Soigner le paludisme
La chloroquine
La chloroquine a été longtemps un médicament efficace et pas cher. Malheureusement, depuis les années 80, il n’est plus efficace dans de nombreux pays. Le parasite du paludisme a évolué génétiquement pour résister à ce médicament qui n'est alors plus efficace. On dit que le parasite du paludisme est devenu résistant à la chloroquine. Cette résistance des parasites est aussi apparue pour de nombreux autres médicaments ces dernières années.
Le médicament qui soigne le paludisme est un antipaludique.
L'artemisia
Actuellement, une combinaison de médicaments basée sur un extrait de la plante Artemisia annua, est recommandée pour le traitement du paludisme non compliqué. Introduit en 2006 au Congo, ce nouveau médicament a permis de réduire énormément le nombre de décès dus au paludisme.
La plante Artemisia est utilisée depuis très longtemps dans la médecine traditionnelle chinoise pour lutter contre le paludisme. L'industrie pharmaceutique est parvenue à isoler la molécule active à partir des extraits de cette plante. Elle peut même être chimiquement modifiée pour être plus stable et plus efficace. Aujourd'hui, elle est vendue combinée avec un médicament synthétique à action plus lente. Les combinaisons de plusieurs médicaments sont utilisées afin d'éviter que le parasite ne devienne résistant à ce traitement.
La plante Artemisia peut être cultivée dans de nombreux pays tropicaux. Le défi est ensuite de disposer de bons équipements pour extraire le principe actif de la plante.
Attention, seul un médecin peut prescrire un antipaludique.
La quinine
La quinine est utilisée pour le traitement du paludisme grave.
Traitement préventif pour les femmes enceintes
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande aux femmes enceintes la prise d'un traitement préventif contre le paludisme pendant leur grossesse. Il est conseillé qu'elles prennent trois doses de l'antipaludique sulfadoxine-pyriméthamine (SP) pendant les visites prénatales régulières après le premier trimestre de grossesse.
Les antipaludiques : pas n'importe où !
Lorsqu'un médecin prescrit un traitement contre le paludisme, il est important d'acheter ces médicaments dans une pharmacie car c'est le seul endroit où ces médicaments sont de bonne qualité.
Les vendeurs de médicaments, dans la rue ou au marché, ne peuvent pas garantir la qualité de leurs produits ni assurer que ceux-ci sont conservés dans de bonnes conditions (à l'abri de la chaleur et de l'humidité).
Et un vaccin ?
Un ennemi malin
Notre système immunitaire fonctionne en reconnaissant certaines molécules à la surface des bactéries, virus ou parasites. Une fois reconnu, le système immunitaire va tuer l'envahisseur.
Pour éviter d'être reconnu, le parasite du paludisme a mis au point une arme efficace : la variation des protéines qui se trouvent à sa surface et à la surface du globule rouge qu'il a infecté. En utilisant cette stratégie, les parasites du paludisme sont plus ou moins différents. Un seul parasite est aussi capable de changer au cours d'une même infection. Donc, une fois que notre système immunitaire a développé une défense contre un type de parasite du paludisme, après un certain temps le parasite n’est plus reconnu car il aura changé.
Cette compétition entre le parasite et notre corps peut potentiellement être mortelle.
Une immunité progressive
Si après plusieurs infections, notre système immunitaire reconnaît les diverses formes du parasite, l’humain survit et à la prochaine piqûre de moustique infecté, il aura une meilleure défense. Plus l'individu est infecté par le paludisme, mieux le système immunitaire développe des réponses efficaces contre le parasite du paludisme.
Mais cela prend du temps, environ 5 ans pour le développement de l'immunité contre la maladie. Dans les pays où le paludisme est très présent, cela peut prendre jusqu'à 12 ou 15 ans pour développer l'immunité anti-parasite. Voilà pourquoi les jeunes enfants sont particulièrement sensibles.
Le vaccin arrive bientôt
Dans très peu de temps, le premier vaccin contre le paludisme sera mis sur le marché mais son efficacité n’est pas encore très grande. Le développement du vaccin va continuer jusqu’à ce que celui-ci soit très efficace et puisse bien protéger la population.
